
Quelles solutions existent contre les remontées capillaires ?
septembre 23, 2025
Appareils anti-humidité fabriqués en France : inverseurs de polarité ATE & ATG – Interview William Coignard
septembre 29, 2025Remontées capillaires : comprendre le phénomène et distinguer les solutions ATE et ATG
Introduction
L’humidité dans le bâtiment constitue l’un des désordres les plus répandus. Elle peut provenir de multiples causes : défauts d’étanchéité des façades, infiltrations de toiture, condensation liée à une mauvaise ventilation, fuites de canalisations, ou encore phénomène naturel de migration de l’eau depuis le sol vers les murs.
C’est précisément ce dernier cas que l’on appelle remontées capillaires.
Ce phénomène se caractérise par une ascension lente mais constante de l’humidité à travers les matériaux poreux. Il touche particulièrement les bâtiments anciens dépourvus de barrière étanche entre le sol et la maçonnerie. Avec le temps, il entraîne une dégradation visible et un inconfort marqué pour les occupants.
Dans cet article, nous allons analyser en détail :
- Le mécanisme physique des remontées capillaires.
- Les conditions favorisant leur apparition.
- Les conséquences sur le bâtiment et le confort intérieur.
- Les différentes solutions envisagées au fil du temps, dont les systèmes modernes ATE et ATG, expliqués de manière factuelle.
1. Le mécanisme des remontées capillaires
1.1 La capillarité en action
Les matériaux de construction (briques, pierres, mortiers) contiennent des pores microscopiques. Lorsqu’ils sont en contact avec l’eau du sol, ces pores se comportent comme des capillaires.
L’eau, par phénomène physique, monte à l’intérieur, parfois à contre-gravité. C’est le même principe que lorsqu’une mèche de tissu plongée dans un liquide l’absorbe et le fait monter vers le haut.
La hauteur de montée dépend de la taille des pores :
- Plus les pores sont fins, plus l’eau peut s’élever haut.
- En pratique, l’humidité peut atteindre 0,5 m à 1,5 m, parfois jusqu’à 2 m dans des cas extrêmes.
1.2 Le rôle de la différence de potentiel
Un mur en contact avec le sol n’est pas électriquement neutre. Il existe une différence de potentiel électrique entre la maçonnerie et le terrain environnant. Ce phénomène contribue à favoriser la migration de l’eau vers le haut, renforçant le processus de capillarité.
2. Conditions favorisant les remontées capillaires
2.1 Absence de barrière étanche
Les bâtiments anciens, construits avant l’apparition systématique des membranes d’étanchéité, sont les plus touchés. Les murs reposent directement sur le sol, sans coupure de capillarité.
2.2 Nature du sol
Les sols argileux et limoneux retiennent fortement l’eau. Dans ces contextes, les remontées capillaires sont quasi inévitables. À l’inverse, les sols sableux, plus drainants, réduisent parfois le phénomène mais ne l’éliminent pas totalement.
2.3 Niveau de la nappe phréatique
Plus la nappe est haute, plus l’eau exerce une pression permanente sur les fondations. Un terrain régulièrement gorgé d’eau favorise le contact direct entre humidité et maçonnerie.
2.4 Matériaux de construction
La sensibilité varie selon les matériaux :
- Briques pleines : très poreuses.
- Pierres calcaires tendres : absorbantes.
- Mortiers anciens à la chaux : très perméables.
- Béton : moins poreux, mais fissurable.
3. Manifestations visibles
3.1 Signes caractéristiques
- Auréoles sombres à la base des murs.
- Décollement et cloquage des peintures ou papiers peints.
- Effritement des enduits et plâtres.
- Dépôts blanchâtres (salpêtre), constitués de sels minéraux.
3.2 Conséquences indirectes
- Bois au contact des murs qui gonfle ou pourrit (plinthes, huisseries).
- Carrelages qui se décollent.
- Air ambiant plus lourd et plus humide.
4. Conséquences des remontées capillaires
4.1 Dégradations esthétiques
Les murs deviennent tachés, les revêtements se détériorent rapidement. La décoration intérieure perd toute durabilité.
4.2 Dégradations structurelles
Avec le temps, les matériaux perdent de leur cohésion :
- Mortiers qui s’effritent.
- Briques qui se désagrègent en surface.
- Pierres tendres qui s’écaillent.
4.3 Effet du salpêtre
Les sels minéraux dissous dans l’eau migrent avec elle. Lorsqu’ils cristallisent en surface, ils créent du salpêtre. Ce phénomène retient encore plus l’humidité et accentue les dégradations.
4.4 Impact sur le confort
Un mur humide est froid au toucher. L’air intérieur est plus humide, ce qui accentue la sensation de froid et augmente les besoins en chauffage.
5. Approches traditionnelles face aux remontées capillaires
5.1 Le drainage
En réduisant l’eau au contact du mur, le drainage améliore la situation mais n’élimine pas la migration capillaire.
5.2 L’injection de résines
Elle consiste à bloquer les pores du mur en injectant un produit hydrophobe. Cette technique est efficace dans certains cas mais dépend de la porosité et de l’homogénéité de la maçonnerie.
5.3 La coupure mécanique
Elle supprime physiquement le contact entre mur et sol par insertion d’une membrane étanche. Solution définitive mais destructrice et rarement applicable en rénovation.
5.4 Les enduits spécifiques
Ils permettent d’améliorer l’aspect et de favoriser l’évaporation, mais ne traitent pas la cause.
6. Les solutions modernes : ATE et ATG
6.1 L’ATE : appareil électromagnétique
Chaque mur génère naturellement une différence de potentiel électrique avec le sol, ce qui favorise la montée de l’humidité.
L’ATE émet un champ électromagnétique à très basse fréquence, qui inverse la polarité de l’eau présente dans les murs. Les molécules d’eau se réorientent et redescendent vers les fondations, ce qui provoque un assèchement progressif et naturel des matériaux, sans altérer la structure du bâtiment.
Ce processus demande du temps : plus un mur est épais et saturé, plus l’assèchement est long.
6.2 L’ATG : appareil géomagnétique
L’ATG fonctionne sans électricité. Il utilise les champs magnétiques naturels de la Terre pour agir sur l’eau contenue dans les murs.
Cependant, il est important de préciser que l’ATG ne doit pas être vu comme une alternative équivalente à l’ATE. Il est réservé aux situations où l’installation d’un ATE est impossible, par exemple dans un bâtiment dépourvu d’électricité permanente.
6.3 Points communs et différences
- Tous deux sont non invasifs : pas de percement, pas d’injection, pas de sciage.
- L’ATE reste la solution prioritaire, car il agit directement grâce à son champ électromagnétique.
- L’ATG représente une alternative de second choix, envisagée uniquement en cas de contrainte technique.
7. Le rôle indispensable du diagnostic
Avant de choisir une solution, il faut s’assurer que l’humidité observée correspond bien à des remontées capillaires. Une infiltration ou une condensation exigent des traitements différents.
Un diagnostic fiable combine inspection visuelle, mesures instrumentales (hygromètres, sondes, thermographie) et parfois analyses de sels.
Conclusion
Les remontées capillaires constituent un phénomène naturel, lié à la capillarité des matériaux et à la différence de potentiel électrique entre les murs et le sol. Elles entraînent progressivement des dégradations esthétiques, structurelles et un inconfort intérieur marqué.
Historiquement, plusieurs techniques lourdes ont été mises en œuvre pour tenter de les contenir : drainage, injection, coupure de capillarité. Ces approches, bien que parfois efficaces, restent invasives.
Les solutions modernes, représentées par les appareils électromagnétiques (ATE) et géomagnétiques (ATG), se distinguent par leur caractère non destructeur. L’ATE agit directement en inversant la polarité de l’eau, provoquant un assèchement progressif des murs. L’ATG, autonome et sans électricité, n’est utilisé que lorsque l’installation d’un ATE est impossible.
Ainsi, le choix d’une solution doit toujours être guidé par un diagnostic précis et une analyse des contraintes propres au bâtiment.